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Gérard Béthume
Promenade de Rolls Roys
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L’ensemble des quatre pièces, deux socles et deux rolls complétés de deux reproductions constituent une mise en scène, les pièces évoquent tout particulièrement un vocabulaire historique et conceptuel. Ce sont comme des collages interprétatifs faits à partir d’éléments issus du hasard, de fragments récupérés qui deviennent à la fois autonomes  pour lier l’histoire au présent. 

A première vue, les rolls semblent enlevés de leurs socles aux dimensions identiques, mais ces socles sont autonomes, ils enserrent les deux rolls comme des serre-livres, ils les cadrent, pour mieux nous interroger sur la notion « socle », piédestal, et ici la notion « enlever de son piédestal… » prend un sens.

Les rolls, objets de manutention sont liés à la mondialisation et au commerce en ligne, les rois (roys) ne sont plus ceux d’antan, ils ont des logos en guise d’armoiries et leurs territoires sont sans frontières.

Un premier roll, en vis à vis du socle blanc, fait référence aux amazones, au sein de a(rt)mazon(e) et nous porte de chevauchées et fléchages mythiques aux fichages et fléchages de livraisons internationales.

 

Le deuxième roll, en vis à vis du socle jaune, fait référence à l’Histoire, une promenade du Roy Louis XIV dans les jardins de Versailles. Miroir, (référence à la galerie des glaces), scène et spectacle, le Roy Soleil est présent, et son envers noir la face cachée… tout porte au spectacle et l’illustration nous invite à jouer et à nous transposer la lecture. Les sigles en jaune et noir s’amalgament et nous transportent au monde du luxe, du malletage et du voyage.

 

« … Ces rolls sont porteurs en quelque sorte, de relations que peuvent entretenir des objets banals (roll) et de récupération (chutes de plexis) avec la notion de « valeur » dans l’Histoire, nous voyageons de « rolls roys » en malles de voyage, de colisage en fichages et fléchages… »

 

«  L’attention est portée aux formes, même les plus banales, qui nous entourent, en créant des situations qui jouent sur la perception de ce que l’on croit connaître, voir ou reconnaître, en explorant les relations entre formes et langage (ou transposition d’images) par un vocabulaire qui va de l’art minimal au conceptuel dans un langage poétique. »

 

Gérard Béthume

L’allée rectiligne, bordée de haies et d’arbres taillés, rappelle les jardins à la française et au premier rang, celui de Versailles. Si le tracé ravit l’œil, l’esprit ressent un manque, une absence d’humain, un défaut de statues qui animent généralement ces perspectives. Comme les multinationales de distribution ont détrôné les rois qui pavanaient en ces lieux, les personnages représentant les valeurs morales sont descendus de leur piédestal. Ainsi les « rolls » qui symbolisent le charroi de la consommation, avoisinent des socles qu’ils n’ont pas la légitimité de gravir. Le spectateur a tôt fait de saisir cette proposition subtile et ne résiste pas à prendre position sur ce promontoire aussi peu élevé soit-il. C’est le citoyen qui occupe, bien inconsciemment sans doute, le piédestal vide, signifiant qu’il en dénie l’accès au charriot et à sa suite. Faute de pouvoir immortaliser son geste dans la pierre, il le fixe dans un selfie magistral. / Point de vue d'Alain Bombaert

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